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La colocation : une alternative durable à la crise du logement et au besoin de communauté

La colocation, autrefois considérée comme une solution temporaire pour les étudiants, connaît depuis quelques années un essor notable en France. Il faut dire que cette tendance répond à un contexte économique particulier alors que les prix locatifs ont largement grimpé dans les grandes villes françaises.

Selon l’Observatoire GH Location pour le premier trimestre 2024, qui se penche sur les loyers des treize régions métropolitaines, l’Ile-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les deux régions où le coût mensuel est le plus élevé, avec respectivement 25 €/m² et 16,7 €/m². Ce sont aussi celles où l’augmentation est la moins significative. Les onze autres régions de la Métropole présentent une valeur inférieure à la moyenne nationale, mais connaissent des hausses plus soutenues, de +3,8 % en Occitanie à +6 % en Normandie.

La société SeLoger, dans son bilan 2023, met en lumière une véritable pénurie qui s’est aggravée, avec une baisse de 36 % de logements disponibles à la location en deux ans. Dans les dix plus grandes villes françaises, le nombre d’appartements à louer a chuté de 39 % en trois ans. Contrecoup du durcissement des conditions de crédit, les locataires repoussent leur projet d’achat et conservent leur logement, diminuant par la même occasion le stock de biens disponibles.

Face à cette pénurie et à ces coûts élevés, la colocation s’impose comme une alternative réelle pour de nombreux Français. Outre l’aspect financier, ce mode de logement représente aussi une opportunité de favoriser le lien social, en rompant l’isolement et permettant de partager des moments de convivialité. Si, traditionnellement, les étudiants dominent ce type de colocation, les jeunes actifs rejoignent de plus en plus cette catégorie, cherchant à allier économies et vie sociale dynamique. D’autres modèles se sont développés tels que la colocation intergénérationnelle qui met en relation des étudiants ou jeunes actifs avec des seniors. Ce type de colocation offre des avantages mutuels : les jeunes bénéficient d’un loyer réduit tandis que les seniors profitent d’une présence rassurante et d’une aide quotidienne. La colocation entre seniors est aussi en progression, comme une réponse à la solitude et aux besoins spécifiques de cette catégorie.

 

 

L’Observatoire de LocService indique par ailleurs que 77 % des demandes de colocation se font pour une durée indéterminée, montrant une volonté de stabilité dans ce mode de vie. La colocation en France ne se limite donc plus à une solution de logement transitoire. Elle répond à des besoins diversifiés, qu’ils soient économiques, sociaux ou générationnels. Avec les prix de l’immobilier qui tardent à baisser, et un contexte économique difficile du fait de l’inflation, il est probable que cette tendance se renforce encore dans les années à venir, redéfinissant les modes de vie urbains.

Les acteurs financiers font donc face à une réelle opportunité devant un marché qui devrait encore croître à l’avenir. Ces derniers mois, certains ont décidé de se montrer à l’offensive sur le sujet pour mettre en avant leurs solutions, d’autant plus que l’année scolaire se termine et que des milliers de jeunes vont se préparer pour trouver une solution de logement pour le prochain cycle.

CaixaBank & Bizum réinventent le Tricount pour les clients colocataires

La banque espagnole CaixaBank a enrichi, il y a quelques mois, son offre de banque en ligne d’une nouvelle option conçue pour gérer en un seul clic des dépenses collectives, telles que le loyer d’un appartement en colocation ou des frais d’abonnement pour un couple. Pour ce faire, l’établissement a recours à Bizum, la solution de paiement mobile instantanée lancée en 2016 par un consortium de banques espagnoles. En pratique, les utilisateurs doivent se rendre dans la section « Mes factures » de leur application, à partir de laquelle ils peuvent sélectionner l’option de fractionnement de la dépense à l’aide de Bizum. La transaction démarre alors automatiquement et le montant total de la facture s’affiche à l’écran. Le client peut modifier ce montant s’il le souhaite, et sélectionner ensuite les personnes auxquelles il souhaite envoyer une demande de paiement.

Le CIC simplifie la vie des assurés colocataires

Le CIC propose, au sein de son assurance multirisque habitation, une couverture colocation qui vise à simplifier les démarches administratives des colocataires : une fois le contrat souscrit, sans aucune formalité, tous les colocataires sont automatiquement assurés. Pour faire connaître cette couverture, le réseau bancaire a déployé une nouvelle campagne composée d’un film signé Australie.GAD. Celui-ci dénonce, avec humour, les petits tracas de la vie en colocation, tant domestiques qu’administratifs. Le film est diffusé à la télévision, sur les réseaux sociaux ainsi que sur les plateformes Netflix et Amazon Prime du 2 au 25 juin. Le dispositif est complété par une campagne d’affichage en agences.

Le CIC semble avoir l’habitude de profiter du mois de juin pour communiquer sur le sujet de la colocation. L’année dernière, à la même période, l’établissement mettait en avant dans un article sur son site internet l’assurance habitation et proposait des conseils pour bien assurer une colocation.

A noter que Monabanq, banque en ligne du Groupe Crédit Mutuel-CIC, propose également cette couverture dans son assurance habitation.

CetteFamille réinvente la colocation pour seniors

Au cœur du nouveau quartier Chapelle International, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, six personnes âgées en perte d’autonomie ont emménagé dans une colocation pour seniors, ouverte par la start-up CetteFamille, qui se définit comme « facilitatrice de vie partagée ». Cette dernière gère certaines de ces structures en province. Alternative aux Ehpad ou aux maisons de retraite classiques, la colocation permet ici aux seniors de vivre en autonomie tout en étant en sécurité et accompagnés 7/7 jours par une équipe d’assistants de vie présents de 7 heures à 22 heures. Un bracelet relié à un centre d’appels d’urgence leur permet également de contacter les secours en cas de besoin.

Les visites de médecins, programmées ou occasionnelles, sont également prévues. Les résidents peuvent circuler d’un appartement à l’autre, se préparer eux-mêmes leurs repas s’ils le souhaitent, ou confier la mission aux assistants s’ils n’en ont pas l’envie ou la force.

 

Cet article est issu de l’Observatoire Prospective et Tendances Sociétales de Sémaphore Conseil

 

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